Tribunal
permanent des peuples : Les violations des droits de l'homme
en Algérie
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Résumé
du Dossier n° 1 : La torture, une pratique systématique
(Algeria-Watch et Salah-Eddine Sidhoum)
Dossier
complet (pdf)
Depuis des années, les organisations de défense des droits
de l’homme, algériennes et internationales, ont fait connaître
des milliers de témoignages de victimes de la torture, de familles
de disparus ou de personnes exécutées sommairement. Tous
les observateurs de bonne foi savent donc, de longue date, que les graves
violations des droits de l’homme commises par les forces de sécurité ne
relèvent pas de « dérapages » ou de « dépassements »,
comme l’a prétendu la petite minorité de politiques,
journalistes et intellectuels tenants du pouvoir, qui ont apporté une
légitimité idéologique à la politique d’« éradication ».
Ce dossier détaille les diverses formes de tortures employées
par les forces de sécurité depuis le déclenchement
de la guerre par le coup d’État de janvier 1992, répertoriées à partir
des témoignages de victimes recueillis par le docteur Salah-Eddine
Sidhoum et par Me Mahmoud Khélili, ou publiés dans divers
ouvrages. Il en ressort que la torture, utilisée de façon « ordinaire » contre
les opposants par les forces de sécurité depuis l’indépendance,
a pris une extension extraordinaire lors de la répression des émeutes
d’octobre 1988. Et bien plus encore à partir de 1992 : elle
est devenue depuis en quelque sorte le fondement du régime de terreur
des généraux qui occupent de facto le pouvoir, le nombre
de torturé(e)s s’évaluant par centaines de milliers.
Les techniques utilisées (gégène, supplice du chiffon,
mutilations, brûlures au chalumeau, viols et humiliations sexuelles,
etc.) sont pour l’essentiel les mêmes que celles de l’armée
française lors de la guerre de libération. Comme à l’époque,
elles visent bien moins à recueillir des renseignements qu’à humilier
les personnes arrêtées, hommes et femmes, et à terroriser
la population. La torture a été organisée de façon « industrielle »,
avec cours de formation des tortionnaires et salles spécialement équipées
dans les nombreux centres de détention, officiels ou clandestins
(voir dossier n° 6).
Les informations recoupées et présentées dans ce
dossier permettent d’affirmer avec certitude que le petit groupe
de généraux
organisateurs de la violence d’État s’est rendu coupable
d’exactions qui, au regard du droit international, relèvent
de crimes contre l’humanité.
TPP - Algérie
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